une pièce relevant de l’art religieux
exposition à emporter, 2012

Jamais est un livre collectif paru aux éditions Brugger en octobre 2011 : 30 auteurs ont écrit durant une heure qui n’existe pas officiellement : dans la nuit du 26 au 27 mars 2011, entre 2 et 3h. Tandis qu’à 3h, en raison du passage à l’heure d’été, il était déjà officiellement 4h.

Par ailleurs, ces solitudes ont créé avec dans leur environnement immédiat, la même carte postale d’une peinture inédite de Stephan Balleux. Peinture qui vient en couverture du collectif.

A l’occasion d’une soirée de présentation du livre à la Bellone (Bruxelles, 23.03.2012), Une pièce relevant de l’art religieux a constitué une exposition à emporter par les visiteurs.

1. Une phrase par auteur, évoquant la religion, a été extraite du livre collectif Jamais.
2. Ces phrases ont été sérigraphiées à l’encre vermillon sur des cartes postales (1910-60) rappelant la couverture de Jamais : des pics naturels comme une montagne, ou artificiels comme une cathédrale.
3. Lors de l’exposition, de gauche à droite, les cartes ont permis une lecture évoquant une expérience mystique.







La retranscription des 30 phrases des 30 auteurs de Jamais, choisies et assemblées pour composer un texte court évoquant une expérience mystique :

Une pièce relevant de l’art religieux

Vue de la fenêtre de ma chambre
Les contours d’un corps appliqué contre la surface transparente
Sainte Claudine a dormi sans avoir conscience de la position de ses jambes
Elle est pour ainsi dire vierge
Il y a des ombres qui s’agitent
Dans l’ouvert invisible
Le crucifix imprègne toute la montagne
Nommé maudit, l’ami que j’avais
Je ne veux pas d’un deuxième dieu
Je suis intéressé par la noirceur
Je devine ce que personne, jamais, ne saura voir
Sans aucune limite / c’est en tout lieu / à chaque instant
Balnibarbi
Le meilleur endroit pour perdre quoi que ce soit
Le craquant d’une homélie
Cela, « moi », se craquelle
Vertige du dehors fluide qui fuit
Entonnons d’une seule voix le chant de la purification
Rue des Filles-du-calvaire
Prises dans le noir
Une heure qui n’existerait pas
Je dansais !
Jamais je n’aurais cru m’entourer d’autant de vie
Cette nuit connaît tant de pères et mères
Nous sommes impérissables
La vérité cessera de me faire peur
Je sais qu’on m’attend, dans une défroque noire entortillée
Ne rien chercher de ce qui peut rester
Tu manqueras la fin du monde